La fracture sanitaire
La fracture sanitaire
La loi de 2023 sur les caisses de sécurité sociale met en lumière le manque de volonté politique des gouvernements pour permettre un égal accès aux soins pour tous les usagers. Parallèlement, l’association UFC-Que-Choisir met gratuitement à disposition sur son site internet la carte interactive de la fracture sanitaire la carte interactive de la fracture sanitaire, pour que chacun puisse vérifier l’accès aux soins à partir de sa commune et interpeller directement ses parlementaires.
Après les deux premières enquêtes sur les disparités en santé (2012 et 2016), l’UFC-Que-Choisir actualise ses conclusions. S’appuyant sur une méthodologie permettant une description plus précise de la situation, leur analyse s’appuie sur l’éloignement géographique et le nombre de médecins et les tarifs calculés (assurance sociale ou franchise) pour chaque commune de l’aire métropolitaine française.
Présence physique du médecin : Une situation alarmante pour les professionnels, notamment les pédiatres !
L’accès aux soins de santé urbains est particulièrement difficile pour les professionnels. Si l’on considère les soins médicaux à moins de 45 minutes en voiture, on constate que 19,0 % des habitants du pays (soit 12,3 millions de personnes) vivent dans le désert des soins oculaires. Dans ce contexte, la situation des obstétriciens-gynécologues est encore pire, avec 23,6 femmes vivant dans le désert médical à cause de cette spécialité. Et avec plus de 27,5 enfants vivant dans le désert pédiatrique, la triste palme de la pire répartition des spécialistes revient aux pédiatres.
Si les équipements médicaux sont moins importants pour les médecins généralistes (2,6 % de la population), la situation est tout aussi préoccupante puisque 23,5 % des usagers ont du mal à joindre ce lien en moins de 30 minutes.
Médecins en dépassements d’honoraires !
L’intérêt de l’approche de l’UFC-Que-Choisir quant à l’accès aux soins est de se mettre concrètement dans la situation des usagers. Les honoraires facturés par les médecins sont également pris en compte. En fait, c’est un critère important pour les utilisateurs. En effet, le frein économique est la première explication (29 cas) de l’abandon des soins (3).
Mais la pénurie de médecins augmente à un rythme inquiétant, compte tenu du simple accès à des médecins qui ne paient pas des honoraires élevés. Le pourcentage d’enfants vivant dans le désert de guérison des enfants est passé à 46,8% (+19,3 points) et le pourcentage de femmes vivant dans le désert de guérison gynécologique est passé à 66,8% (+43,2 points). La proportion de la population vivant dans les déserts ophtalmologiques passe de 1 à 3 ou plus (62,8% soit +43,8 points).
La combinaison des aspects géographiques et financiers de l’accès aux soins souligne le fait que les déserts médicaux touchent aussi bien les zones rurales qu’urbaines, contrairement aux idées reçues.
Considérant que 46,9 % des pédiatres, 64,3 % des ophtalmologistes et 68,6 % des obstétriciens-gynécologues sont au-dessus de leur rémunération (ce nombre est en forte hausse depuis 2016),
De ce fait, l’UFC Que Choisir, dans toutes ses composantes (fédérations et fédérations locales), dispose aujourd’hui de législateurs pour :
Selon les cas, créer des accords régionaux qui ne permettent pas aux médecins de s’installer dans les zones mal desservies autres que le secteur 1 (frais de sécurité sociale) (médecins retraités ou en très grave pénurie de médecins).
Accès étroit au secteur 2 (sans frais), source de dépassements incontrôlés. Les nouveaux médecins n’ont qu’à choisir entre l’option sans dépassement secteur 1 et l’option à frais contrôlés (OPTAM) qui réglementent les frais de dépassement.
Suppression des subventions publiques pour les médecins qui ne respectent pas les tarifs de la sécurité sociale, sauf pour l’OPTAM.