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LINKY: de plus en plus de fraudes selon ENEDIS.

Bien que plus difficiles à manipuler, les compteurs électriques connectés Linky d’Enedis ne sont pas à l’abri de la fraude. Enedis a recensé plusieurs milliers de cas, avec des manipulations illégales visant à réduire artificiellement les factures d’électricité en modifiant les branchements. Certains utilisateurs effectuent eux-mêmes ces manipulations, tandis que d’autres font appel à des « professionnels » trouvés sur les réseaux sociaux.

La méthode la plus courante consiste à créer une dérivation du système de comptage, bien souvent avant comptage, pour que le compteur ne mesure qu’une partie de la consommation réelle. Une fois la manipulation effectuée, le compteur est refermé et scellé afin de paraître intact. Ces scellés peuvent être soit volés chez Enedis, soit reproduits à l’aide d’une imprimante 3D, rendant la fraude difficile à repérer lors d’une simple inspection visuelle.

Ce qui peut réduire les factures jusqu’à 75 %. Cependant, ces manipulations peuvent entraîner des risques graves, tels que des courts-circuits ou des incendies, mettant en danger les biens et les personnes.

Les conséquences de cette fraude se répercutent sur l’ensemble des usagers, car l’énergie volée doit être compensée, augmentant ainsi les coûts globaux.

Interrogé par Capital, le directeur clients Éric Salomon indiquait en avril que le dispositif Linky était « extrêmement sophistiqué » et disposait de « plusieurs dizaines d’alarmes automatiques », qui pourraient avertir l’entreprise « en temps réel » lorsqu’une manipulation non conforme était effectuée, ou encore une baisse anormale de consommation détectée. Par ailleurs, 250 agents spécialisés dans la lutte contre la fraude sont déployés sur tout le territoire.

Manipuler un compteur Linky peut revenir bien plus cher que de régler ses factures d’électricité normalement, tant pour les fraudeurs que pour les « manipulateurs » proposant un système de dérivation.

Cette pratique, strictement illégale, expose les contrevenants à des sanctions pouvant aller jusqu’à un million d’euros d’amende et dix ans de prison, précise Enedis.

FL

Photo wikimedia commons